vendredi 31 juillet 2009

Kitty Grosse Tête

Voici Kitty Grosse Tête, la dernière née, fraîchement accouchée de ma machine à coudre :Kitty est un doudou qui se voulait au départ pour une petite fille nouvellement née. Mais lorsque je vois le regard halluciné de Kitty Grosse Tête, je me dis que peut-être vaudrait-il mieux faire à ce bébé un autre cadeau, non ?!!
Des doudous sous hypnose, ça existe, docteur Freud ?

Violette

Vous vous souvenez ? Il y a quelque temps, je vous parlais d'un projet en forme d'oiseau... Le voici qui prend forme, avec Audie aux pinceaux ! Enfin, quand je dis "pinceaux", je m'avance un peu, car on ne sait pas encore trop si ce sera le pinceau de l'aquarelle, les crayons de couleur ou bien les pastels :
(Moi, je penche plus pour l'aquarelle, et vous ?)
Quoi qu'il en soit, notre personnage a maintenant un visage ! Je peux donc vous présenter notre petite oiselle, en compagnie de ses parents. Elle répond au doux nom de Violette. Elle a pour copains Marie-Aile et Jean-Plume. Violette se pose des questions sur la couleur de son plumage et sur ses origines. Saura-t-elle en trouver la réponse ?
Cette histoire, écrite il y a quelques semaines maintenant, était pour moi comme un défi. Audie et moi avions décidé d'écrire une histoire pour les tous petits. C'est-à-dire une histoire courte, avec des mots et des tournures de phrases simples. Pas facile pour moi qui ai toujours tendance à écrire de longs textes et à me laisser emporter par les mots ! Alors j'ai écrit, puis réécrit, puis effacé et réécrit encore, changeant un mot ici, un autre là, modifiant un adjectif, décalant une virgule, dans le but de trouver le bon équilibre. J'avais l'impression de mener une opération chirurgicale. Dans un texte si court, chaque mot est important et doit avoir sa place. Impossible de laisser des mots gratuits qui sont juste là pour faire joli ! Et puis j'avais cette question sous-jacente qui revenait : jusqu'où peut-on aller dans la métaphore ? dans quelle mesure les jeunes enfants sont sensibles aux images poétiques ?
Enfin, j'ai fini par mettre un point final à mon histoire (parce qu'il le faut bien !). Et maintenant, l'histoire de Violette est entre les mains d'Audie qui vient de m'envoyer le chemin de fer.
Violette devrait prendre des forces sous le soleil d'été et être prête à s'envoler à la fin du mois d'août. Super !
Un petit extrait de la planche 8, en attendant :

Mais ma Maman m'a regardée. "Pourquoi t'es-tu déguisée, ma petite Violette ? a-t-elle gazouillé. Je ne te reconnais plus !"
Alors j'ai lissé mes plumes avec des gouttes de ciel. Et j'ai retrouvé ma couleur.

mercredi 22 juillet 2009

Miss Charity

Cela faisait des mois que je guettais ce livre en bibliothèque, regardant en vain dans le très long rayon occupé par « Murail Marie-Aude » à la lettre « M ». Ne le trouvant pas, j'avais fini par me dire que j'allais craquer et, à la prochaine razzia chez Gibert, m'offrir enfin cet énorme pavé qui s'intitule Miss Charity.

Alors l'autre samedi, lorsque j'ai vu ce livre qui semblait m'attendre sur un présentoir de la bibliothèque, je n'ai pas hésité une seconde ! Mon sac était trop petit pour ces 560 pages et du coup, toute la soirée, monsieur Moun, qui est un homme très galant, s'est balladé dans Paris avec ce gros bouquin qu'il portait aussi religieusement qu'une bible (si si !).


A peine arrivée à la maison, je me suis plongée dans les premières pages de Miss Charity. J'ai râlé un peu, car le livre est tellement gros qu'il n'y a pas moyen de l'emmener en promenade à vélo ni de le poser sur le ventre pendant la lecture (sous peine de risquer l'étouffement !). Pourtant, ces 560 pages ont été un plaisir tout le long : vous savez comme quand on est pressé d'arriver au bout de l'histoire et qu'on n'arrive pas s'en défaire, et qu'en même temps, lorsqu'on a tourné la dernière page on est tout triste que ce soit déjà fini.


Charity Tilder est une petit fille solitaire qui vit dans une famille de la haute bourgeoisie londonnienne de la fin du XIXe siècle. Ses parents ne s'intéressent pas beaucoup à elle et sa bonne, Tabita, n'a plus toute sa tête. La petite Charity se réfugie dans sa "nursery", transformée en ménagerie, et des petites souris, un lapin, un canard, puis un corbeau, deviennent ses seuls confidents. Elle apprend par coeur des tirades entières de Shakespeare et n'attend qu'une chose : qu'il lui arrive enfin quelque chose ! En découvrant l'aquarelle, Charity va trouver enfin dans le dessin un formidable refuge lui permettant d'exprimer son émerveillement devant la nature et toute la fantaisie de son regard sur la vie. Devenue adulte, elle trouvera sa voie en devenant auteur-illustratrice de livres pour enfants.


J'ai adoré le style d'écriture de Marie-Aude Murail. Le récit est à la première personne, mais est entrecoupé de nombreux dialogues présentés sous forme de dialogues de théâtre, ce qui donne beaucoup de vie à la narration. Il y a dès les premières pages une ironie mordante dans l'écriture, qui fait penser à Jane Austen, et qui s'amuse de l'Angleterre victorienne et de son hypocrisie à peine dissimulée. Bien sûr, on pense aussi à Charlotte Brontë, à Dickens, et on fait un merveilleux voyage dans le temps en renouant indirectement avec la littérature anglaise.


Il y a tout dans ce roman : de la solitude (beaucoup), de l'amitié, des mariages contraints et des mariages d'amour, des animaux (beaucoup aussi !), de l'humour, du suspens, et puis surtout une belle ode à la conquête d'une vie libre et détournant habilement les normes de la société figée.

Marie-Aude Murail rend dans ce magnifique livre un hommage à Beatrix Potter et ses petits lapins : la vie de Charity est librement inspirée de celle de cette célèbre illustratrice anglaise. Mais on croise également plusieurs personnages qui ont réellement existé, comme Oscar Wilde et George Bernard Shaw.


Ce livre est une claque à tous les détracteurs qui considèrent la littérature pour la jeunesse comme de la "sous-littérature" ou qui imaginent que pour s'adresser aux enfants et aux adolescents il adopter un style "neu-neu".
Un grand coup de coeur comme je n'en avais pas eu depuis longtemps !

(c) Éd. École des loisirs - Marie-Aude Murail / Philippe Dumas

Et je ne suis pas la seule à partager ce grand enthousiasme : voir Cuneipage, Marie, Alice, Gwénaelle, Emjy, Cachou, Ricochet, Clarabel, Lael...


  • Miss Charity, Marie-Aude Murail
    L'école des loisirs, 2008, 564 p., 24,80 €
    Illustré par Philippe Dumas
  • Pour voir les premières pages du livre : par ici !
  • Marie-Aude Murail parle de sa petite Charity sur son site et nous offre deux pages du manuscrit en bonus !

mardi 21 juillet 2009

Doussin

Cela a pris un peu de temps, car il y avait toujours quelque chose que je n'avais pas : le tissu de la bonne couleur, la bonne aiguille à broder, et puis aussi (et surtout) le temps et l'envie. Mais enfin, ça y est ! Valentin a son doudou-coussin !
Il s'appelle Doussin. Il est tout froissé et a plusieurs défauts (même pas cachés !). Mais il semble jouer son rôle à merveille : faire faire de beaux rêves !
Valentin n'étant qu'un personnage de fiction, j'ai offert Doussin à un grand garçon... qui maintenant refuse de me le prêter (j'ai dû ruser pour prendre la photo !).

Quant à la "vraie" histoire de Valentin, elle continue de prendre vie sous les doigts de Rebz. Voici Valentin avec sa Mamie Gâteau et Samia :

Une mamie, comme un doudou, ça se prête ?

lundi 20 juillet 2009

"Mon dernier livre pour enfants"

Le père d'Henri est un auteur de livres pour enfants. Un écrivain - et un vrai de vrai : un écrivain à succès qui passe à la télé et ramène plein de sous à la maison ! Seulement voilà, un jour le papa d'Henri se rend compte brusquement qu'il n'arrive plus à écrire : l'envie s'est envolée et ça ne l'amuse plus du tout. Il trouve un petit boulot de gardien de musées et, au lieu de se réfugier dans son bureau pour écrire, s'abrutit chaque soir devant la télévision.
Cette situation ne plaît pas du tout à Henri. L'enfant décide de vivre de folles aventures avec ses copains : il faut qu'Henri ait quelque chose de palpitant à raconter à son papa pour lui redonner l'envie d'écrire une nouvelle histoire. Voici donc Henri et sa nouvelle bande de copains prêts à revivre les aventures de Tintin au Congo et se lançant dans une expédition débutant dans les égouts de Paris... Le résumé en quatrième de couverture de ce roman de Christophe Donner, Mon dernier livre pour enfants, m'a tout de suite attirée. Un écrivain qui n'arrive plus à écrire ? Tiens, tiens, ça me dit quelque chose ça (suivez mon regard !) ! Je n'ai pas été déçue par ce petit roman, particulièrement savoureux lorsqu'il entre dans les détails de la vie quotidienne du papa (ex-)écrivain. Et puis j'ai bien relevé les clins d'oeil rigolos, comme celui fait au personnage de l'éditrice, Mme Brisenoisette, dont le nom travesti fait penser à une célèbre éditrice de L'Ecole des loisirs !

Au-delà de l'histoire en elle-même, ce "livre pour enfants", ainsi que bien d'autres de Christophe Donner (comme Emilio ou la petite leçon de littérature, que j'ai lu il y a peu), pose une sacrée question : celle des rapports entre la littérature et la vie. Dans les romans de Chris Donner, les écrivains ne sont rien d'autres que des transcripteurs du réel : ils volent des anecdotes de la vie quotidienne de leur famille et les racontent, quasiment telles quelles, dans leurs livres. C'est pour cela que la maman d'Henri commence à en avoir un petit marre de voir sa vie privée affichée dans les livres de son mari ! Dire que "la vraie vie, c'est la littérature", ce n'est pas nouveau. Mais Chris Donner va plus loin encore : l'écrivain est moins un inventeur à l'imagination débordante qu'un chroniqueur du quotidien. J'ai ainsi retrouvé une vieille interview de Christophe Donner dans laquelle il explique qu'il "n'écri[t] que sur les gens qui [l']entourent, parfois contre leur gré" : "j'écris pour rendre hommage à ceux que j'aime, pour faire des gens ordinaires des héros de romans. C'est peut-être ça, l'art de l'écrivain : dire, et en disant, faire des êtres humains qu'il côtoie des héros."

Ce que j'aime chez Chris Donner, ce sont les ponts qu'il lance entre ses livres pour la jeunesse et, parmi tous ces carrefours, entre la fiction, l'autofiction et la réalité : on ne sait plus à la fin distinguer ce qui est vrai de ce qui est inventé, avec tous ces personnages qui sortent de la vie pour rentrer dans les histoires... et vice versa.

Je ne suis pas un écrivain à succès comme le père d'Henri du roman de Chris Donner. Et puis j'aime trop le jeu des masques et des sous-entendus pudiques pour jouer franchement à l'autofiction. Mais quand même, parfois, je me demande : est-ce que j'invente vraiment les histoires que je raconte ? Après avoir lu une de mes petites histoires, parfois on me demande, un peu incrédule : "mais où tu vas chercher tout ça ?" J'ai envie de répondre : nulle part et partout ! J'ai souvent le sentiment qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour trouver des idées d'histoires et de personnages. Il y a des tas d'intrigues, des tas de personnes extraordinaires (dans tous les sens du terme) qui ne demandent que ça : à être attrapées et tirées doucement pour être transformées en roman. En un sens, le boulot de l'écrivain consiste à assembler toutes ces ficelles tirées du réel pour en faire un paquet solide - c'est-à-dire sinon crédible, du moins cohérent. Le plus dur alors n'est peut-être pas d'assembler, mais d'observer. Parce que la plupart des gens ne savent pas vraiment regarder. Ou même simplement avoir l'idée qu'il y a quelque chose à regarder...

Bon, maintenant, dit comme ça, ça semble facile d'écrire, n'est-ce pas ? C'est à se demander alors pourquoi en vrai je doute aussi souvent !

vendredi 17 juillet 2009

Doudouche, t'es passé où ?

Il y a quelques semaines, Kaji et moi avons formé le projet de nous lancer toute les deux dans l'écriture d'une histoire. Elle aux crayons (pleins de couleurs) et moi au clavier (de l'ordinateur).
J'ai proposé à Kaji de lancer une idée d'histoire (j'aime bien partir des idées des autres : ça emmène toujours vers de chouettes chemins auxquels je n'aurais pas pensé toute seule !). Comme pour un jeu de cour de récréation, Kaji m'a dit : "si on disait que c'était l'histoire d'une petite fille qui aurait perdu son doudou et qui irait le chercher dans la forêt ?" J'ai répondu "OK !", mais en ajoutant : "et si on disait que la forêt était..." Kaji a répondu du tac au tac : "OK !", puis a ajouté : "et si... et si... ?" Et moi j'ai répondu "et si alors...". Au final, après plusieurs messages échangés, nous avions complètement abandonné l'histoire du doudou perdu et échafaudé une toute autre histoire se passant dans une forêt avec un grand arbre malicieux. Diantre ! les voies de l'imagination ne sont décidément pas contrôlables !

Mais au moment d'écrire mon histoire de l'arbre, grand trou noir dans mon inspiration ! J'aimais l'histoire imaginée, mais ce que j'écrivais ne me plaisait pas du tout (mais vraiment pas du tout). Alors j'ai laissé reposer. Plusieurs jours, plusieurs semaines.

Pendant ce temps-là, l'histoire de l'arbre a pas mal stagné, mais l'histoire du doudou perdu, elle, est revenue me hanter ! Oui, l'idée de départ de Kaji, que nous avions complètement détourné à force de "et si ?"

Je n'ai pas laissé de côté le projet d'écrire l'histoire du grand arbre et de la forêt. Mais en attendant, j'ai laissé venir l'histoire du doudou perdu. Les mots sont venus facilement sur mon clavier. J'ai envoyé l'histoire à Kaji... et elle a aimé !

Alors voilà, j'ai l'honneur de vous présenter le doudou perdu qui s'est un peu égaré dans les méandres de notre imagination. Il s'appelle Doudouche et il a une bonne bouille bien sympathique, vous ne trouvez pas ?!
Merci Katia !

jeudi 16 juillet 2009

Dis, tu me prêtes ton temps ?

C'est encore la course, le stress et le boulot jusqu'au cou en ce moment (alors que tout le monde est en vacances, grrrrr, c'est pas juste !!)... donc je n'ai le temps de rien ! Ni d'écrire, ni de penser, ni même de rêver... (Gros soupir)

Mais heureusement, il y a de gentils illustrateurs qui font de belles images pour me faire penser à autre chose. Voici une illustration de Rebz pour mon texte "Dis, tu me prêtes ton doudou ?" Elle est à croquer cette Mamie Gâteau, n'est-ce pas ?! Merci Rebz !

Dans un autre domaine (bien moins doux, et bien plus sanglant !), mon chat semble prendre très à coeur son rôle de héros de l'histoire "Le jardin des secrets". Dans le fameux jardin, voici comment j'ai surpris le matou vorace :(Oui, oui, ce sont bien des pattes d'oiseau qui dépassent de la gueule du chat !)


vendredi 10 juillet 2009

Voyages d'affaires

En ce moment, Monsieur Moun et moi on fait voir du pays à nos doudous. Bon, en fait, on leur montre surtout le fond tout noir de notre petite valise à roulettes et les chambres toutes froides et anonymes d'hôtels d'affaires.
Doudou-Chat à Rotterdam (avec monsieur Moun)
Lapimoun à Rennes (avec moi)
Je n'ai pas l'impression que ces petits voyages en solo les fassent beaucoup marrer. Mais bon, nous non plus on ne s'y marre pas (mais pas du tout), alors on va dire qu'on est quitte, einh !
Du coup, y'a rien de bien intéressant à raconter sur ce blog ! Mais si vous vous ennuyez, vous pouvez toujours lire ou relire la célèbre histoire de Doudou-chat qui exerce la belle et noble profession de "doudou de mari" : c'est ici !

vendredi 3 juillet 2009

Le minou des jardins des secrets

Là, tout de suite, j'aimerais bien faire un tour dans le jardin des secrets dessiné par Estelle, suite à mon histoire de l'autre jour. Un ciel bleu, de belles couleurs chaudes d'été... et puis une bonne pelouse moelleuse pour s'y vautrer et surtout NE RIEN FAIRE ! Ne rien faire d'autre qu'observer les facéties sanguinaires de ce charmant chat qui, derrière ses moustaches, fomente un plan pas bien net ! (Vous avez remarqué son petit regard en coin ?) Parce que là en fait, tout de suite, dans la vraie vie de la vraie réalité, c'est juste complètement différent : un boulot monstre (je dois faire en un mois ce qui se fait normalement en 10 mois !), des échéances de dingues, un déplacement professionnel à Rennes (et personne pour m'accompagner, snif !), un bureau qui ressemble à une étuve, des journées entières passées en réunion... Bouh, c'est quand les vacances ?

Et puis aussi, c'est quand que je retrouve du temps et un cerveau en état de marche pour me remettre à écrire de jolies histoires (surtout celles que j'ai promises à Kaji !) ?